13 Mai 2020
Migration saisonnière

Voilà plusieurs jours que je trie, emballe et range. Impression d'en avoir fini bientôt. Dans le processus, il me semble que ma tête s'éclaircit au fur et à mesure. Alléger ce cocon, de la cuisine à la chambre, des tiroirs de la commode aux tablettes de garde-à-manger. Lui se demande comment nous allons caser tout ça dans l'autre maison. Mais je m'entête puisque je n'ai pas l'intention d'en ramener dans vingt semaines. J'en consommerai ou en disposerai, répliquais-je.

Aujourd'hui, une copine est venue ramasser les quinze coupes de champagne que je ne veux plus garder. Il me reste toujours les huit flûtes. Au passage, je lui offre des dumplings et le nécessaire pour en faire aussi. Elle m'a ramené le yamadori de mélèze qui était sous sa garde tout l'hiver et le kabudachi d'érables trilobés confié à une autre copine depuis six semaines.

Ce soir, ma plus jeune soeur et son mari, frôlant l'illégalité, sont venus souper, apportant des homards thermidor délicieux. Je n'avais contribué que des légumes sautés et du riz frit. Lui est heureux d'avoir quelqu'un avec qui échanger et partager son vin rosé. L'excuse est bonne pour ces échanges puisque ils viendront nous remplacer auprès de ma mère dans trente-six heures. Ainsi nous ne faisons pas que déménager nos affaires essentielles mais aussi il faut laisser la place nette et fonctionnelle.

Ainsi je migre au printemps, avec mes arbres, à la recherche du soleil et de la croissance pour eux. Pour Lui et moi, une adaptation à la retraite.

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