20 juillet 2001
Catherine la Grande et ... chinoiseries

La pagode est située sur River road, à peine à l'écart des attractions touristiques de Niagara. "Ten thousand bouddhas temple for world peace", c'est-à-dire, le temple des dix milles bouddhas pour la paix dans le monde, c'est une très belle place, avec tous les bouddhas prévus (enfin, je ne les ai pas compté!) mais ... vide, avec un seul moine qui tient le fort et qui doit fermer à clé le temple, s'il veut aller ouvrir et nous montrer la grande tour. Alors que se déroule la conférence du G-8 à Gênes, en Italie, pour des affaires mondiaux qui a tout à voir avec la paix dans le monde, le temple est désert, sauf pour quelques rares touristes de passage ... C'est pour vous dire l'état du monde, et tout dire sur l'état d'esprit du monde!

Deux détails m'ont déçue: d'abord, la grande salle de méditation quasi ascétique, située en retrait dans le temple, est maintenant pleine de tables et de chaises, visiblement destinée aux festivités des "bienfaiteurs" qui ont certainement financé la construction. Et puis le moine me parlait des "followers", pour me parler des fidèles certes, mais le terme en anglais, traduit textuellement, donnerait des "suiveux". L'idée me dérange assez! Enfin, hier soir, en venant me buter au portail clos devant la pagode, j'avais comme une exaltation, une certaine hâte à revenir le lendemain. Aujourd'hui, je suis ici, sans que mon esprit ne s'apaise, ni mes pensées ne s'adoucissent. Je ne suis pas sûre de revenir de si tôt!

Puis nous partons pour Toronto, l'hôtel qui nous attend est situé tout proche du quartier chinois, un hôtel de grande classe, avec des panneaux aux allures de paravent chinois dans l'ascenseur. Un carton m'attend dans la chambre, avec de la vodka (en l'honneur de l'exposition du musée de l'Ermitage) et des biscuits aux amandes (très chinois, en fait, frères ennemis de la vodka!). L'Art Gallery of Ontario n'est pas très loin et nous nous y rendons à pied. À ma très grande surprise, mon mari a adoré la visite de l'exposition qui présente 180 tableaux des 3996 que Catherine la Grande a acquis durant toute sa vie. Alors que je m'attardais sur le sens des tableaux de Rubens et de ses contemporains et de leur contexte historique, mon mari les scrutait comme à la loupe, s'extasiant sur les détails révélant la minutie et le génie du peintre. Il a même refait une partie du trajet pour revoir certains tableaux. En sortant du musée, alors que mon mari retourne se reposer à l'hôtel, je me proposais de flâner un peu dans le quartier chinois, mais je ne me suis presque pas rendue ... En chemin, je suis rentrée au hasard dans une petite place, presque minable d'apparence. Mais c'est l'atelier d'un artiste chinois qui donne même des cours de peinture chinoise. Sur des tablettes, on trouve des rangées de pots de porcelaine avec différentes tailles de pinceaux, de l'autre côté, des rouleaux et des rouleaux de papiers parchemins. Et des cahiers d'exercices à calligraphier! Inutile de préciser que j'ai tout mon nécessaire à calligraphier maintenant!

Ce soir nous avons mangé un petit repas assez moche dans le quartier chinois, mais nous nous sommes repris avec le bol de noix offert au bar de l'hôtel, avec la bière de mon mari. Ce soir, je vais très bien dormir, demain nous rentrerons tôt. J'ai même rêvé de travail hier soir, n'est-ce pas révélateur!

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