07 juillet 2001
Impressions sur le beau pays (1)

Cette nuit j’ai rêvé que je suis enceinte, je suis même allée à l’hôpital avec mon gros ventre et je parlais au médecin de mes précédents accouchements (épidural, anesthésie et tout le tralala!). Au réveil, la maison est bien calme … pas de pleurs de bébé à l’horizon … Ouf!

Préparations en règle pour partir comme prévu, c’est-à-dire que j’ai commencé à nettoyer mon bureau de papiers qui traînent, vider le frigo de ce qui ne se garde pas bien, arroser les plantes, ensuite faire la valise. Dans le processus, miraculeusement, l’esprit des vacances s’est installé. Dehors, le soleil brille … C’est bien la cerise sur le gâteau!

Mon nouvel ordinateur portatif est bien dans les bagages … Je noterai ce qui me vient à l’esprit et je mettrai le tout en ligne au retour! Impressions décousues parfois peut-être, mais ce seront des notes de voyage …

Sur l’ autoroute 40 est, nous filons … la route est presque inconnue pour moi, ne l’ayant pas empruntée depuis quelques années, et encore, je n’allais pas plus loin que Repentigny. Pour aller à Québec, nous prenions l’autoroute 20 d’habitude. Alors, la 40 est plus verdoyante, zéro pollution visuelle, ce qui me donne l’idée de parler du beau pays! Et puis des noms de localités qui sonnaient si lointains d’ordinaire, défilent sur les panneaux sur le bord de la route : Berthierville, berceau du défunt coureur de Formule 1, Gilles Villeneuve, Yamachiche la rivière, la Mauricie, l’autre rivière, qu’enjambe un pont sur lequel nous passons rapidement. J’ai eu le temps de lire ces mots en graffiti sur le pont parallèle destiné à la voie ferrée : « Linda, je t’aimais, je t’aime, je t’aimerai ». J’imagine que si j’y verrai « Sally, je t’aimais, je t’aime, je t’aimerai », écrits à mon intention, j’aurai eu une brève bouffée de fierté, mais très vite, un profond agacement … J’aurai l’impression d’exister que par et pour l’amour de cet homme! Et si la vie changerait les ardeurs du troubadour, ce serait une risée en graffiti! Je ne m’imagine pas grimpant sur le pont, à califourchon sur cette énorme poutre, pour aller effacer cet affront!

Portneuf, Neuville, Donnacona, des noms que j’ai lu, sans jamais su… Dans l’auto, mon mari conduit en silence. Quand une pensée heureuse m’effleure ou une émotion tendre m’envahit, j’attire son bras gauche sur moi et tantôt je caresse son avant-bras velu, tantôt je touche à la face intérieure tendre de son poignet. Cela a toujours été notre geste d’intimité en voiture, comme un chœur muet. Nous nous comprenons.

Un moment, nous pensons passer le reste de la journée à la ville de Québec. Mais nous avons quand même continuer … Charlebourg, les chutes Montmorency, St-Anne de Beaupré, lieu de pèlerinage. Voisinant l’impressionnante cathédrale, le Cyclorama ressemble à une mosquée! Arrêt à la pharmacie-dépanneur Jean Coutu du coin pour que mon fils fasse provision de gâteries. Juste à côté de nous, une rutilante Subaru rouge se range, conduite par un jeune, toutes vitres baissées, musique au plus fort. Il faut bien que jeunesse se passe, comme partout ailleurs, dans les banlieues de l’Amérique.

St-Tite, St-Ferrol-des-Neiges, Charlevoix nous voilà! La route 138 monte et descend, le fleuve se devine parfois à notre droite, le massif verdoyant domine la gauche. Très vite, Baie-St-Paul surgit au détour de la route. Comme de parfaits touristes, nous nous arrêtons au centre d’information. Puis nous tournons un peu en ville, cherchant l’inspiration visuelle d’un gîte ou d’une auberge …

L’Auberge La Muse et sa façade victorienne retient mon attention. Nous avons une très jolie chambre d’allure romantique, dotée de cinq fenêtres, d’un grand lit de fer en plus d’un lit gigogne. Sur la rue St-Jean-Baptiste, je flirte déjà avec les galeries d’art, mais je continuerai demain matin. Dans une boutique, je découvre une grande tête de bouddha sculptée, dans une autre, une grande assiette peinte (mais je n'ai rien acheté encore!). De retour à l’hôtel, j’ai eu tout le loisir d’apprécier la chambre bien reposante. Au-delà des fenêtres, le pouls de la ville bat tout doucement, comme dans la chambre. Puis le restaurant de l’auberge, classé sur la Route des Saveurs du Québec, nous régale de ses plats raffinés. Je trouve mon fils bien brave avec son suprême de canard, mon mari bien conservateur avec son veau et moi bien prévisible … avec mon filet de truite. De notre table, nous surplombons les jardins qui nous donnent bien des idées à reproduire dans notre nid du nord!

Mon mari dort, le souffle léger. Mon fils dort, après m’avoir battue au scrabble. Je termine ces lignes dans le silence de la nuit … Le rideau tombe sur le jour 1 idyllique!

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