08 mai 2000
Douce turbulence

Je me sens revivre la même période, à pareille date l'an dernier: je commençais mon journal en ligne, le 18, ma fille se faisait appeler pour aller travailler dans le grand Nord. Ces deux inconnus sont aujourd'hui apprivoisés: mon journal, rôdé depuis, file toujours sur l'autoroute du cyberespace, ma fille revient du Nord avec son double (elle y a plus que apprivoisé les éléments naturels, mais aussi la cinquième, l'amour). Ils filent vers leur mariage et... elle vient de se refaire appeler pour travailler pour le ministère des ressources naturelles. Gros dilemme: elle refuserait si c'est pour être assignée au grand Nord et partir pour trois mois, mais elle prendra une assignation moins loin, où nous pourrons la voir quelques fois pendant l'été. C'est moins pour moi que pour son fiancé qui lui, a trouvé du travail à Montréal. Malgré la résolution de ne pas travailler loin pour profiter du festival de jazz, de son nouvel appartement et de son fiancé, sans parler de l'installation de sa nouvelle demeure et des préparatifs du mariage, ma fille a la piqûre des traverses, comme un coureur des bois, un marin du large. Déjà, à vingt ans, le dilemme du choix entre la carrière ou la famille (pour l'instant, l'expérience de carrière et le futur mari!). Jusqu'à maintenant, ils s'entendent si bien, l'un pour l'autre!

Donc, nous sommes en ce moment sept à la maison. Mais la septième chaise à table est la bienvenue (rien à voir avec la cinquième roue du carosse, c'est bien le grand frère pour mes garçons). Pour les six prochaines semaines, le garage qui vient d'être rangé, va recevoir son lit, ses boîtes et son système de son... Et il nous fera écouter plus souvent encore ses cd, sa musique préférée. Au moins, elle n'est pas cacophonique! Lui-même est un élément calmant pour nous!

Toute la journée aujourd'hui, j'ai lu et choisi parmi la quarantaine de textes de prose et de poésie, écrits par des jeunes de douze à seize ans, pour un concours littéraire au collège des jumeaux. Je fais partie du jury, en qualité de parent. Rien à voir avec les autres juges qui ont eux une certaine carrière en écriture. J'occupe une place privilégiée, à l'orée de leur âme et de leurs pensées. À haute voix, j'ai lu quelques textes à mon mari, la gorge nouée et le coeur serré.

Une relance dans mon travail, une profondeur dans mes lectures, un accomplissement dans mes actions bénévoles, et mon agenda qui ne désemplit pas, sans être trop chargé. Douce turbulence en fait!

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