25 juillet 2009
De l'extraction de la dent!

Hier à 3h du matin, fifille est arrivée. Trois heures plus tard, je me levais pour l'amener à l'autobus de Boston. J'étais soulagée qu'elle prenais le bus au lieu de conduire encore. Nous allions partir quand elle s'est rendue compte que son passeport est resté en Abitibi. Pas de Boston. Plus de fifille pour nous donc, cette fin de semaine, même si elle va sortir beaucoup avec sa copine, privée de virée bostonienne, de ce fait.

Hier soir, nous avons commencé ce long déménagement. Long puisqu'il sera étiré sur plus d'un mois, puisque nous attendons des moments propices pour avoir l'aide des fils, puisque le cocon restera meublé et fonctionnel pour loger des amis pendant dix jours. Je croyais profiter ainsi du temps d'emménager plus agréablement, plus soigneusement. N'empêche que je me sens maintenant comme si je me fais arracher une dent. Doucement, en tirant longtemps dessus. Prolongeant le supplice?

Si déménager veut dire tout transvider le contenu d'une maison d'un lieu à un autre, de fond en comble, en élaguant ce que l'on peut, disons que nous avons commencé par le fond. Hier soir, nous avons rempli la voiture du contenu du cagibi, coffres à outils, vieilles valises, vieux pots à fleurs de tout genres, mais aussi de ceci qui n'a jamais eu l'occasion de servi, et cela non plus. Pénible sentiment du déjà-vu.

Il y a trois ans seulement, plusieurs de ce bric-à brac ont quitté le fond du perchoir pour venir se cacher au fond du cocon. Ils font le chemin inverse maintenant. Certains objets ont réintégré la même place qu'avant, l'étagère du haut, au fond, à gauche, par exemple. Les étagères sont améliorées, consolidées, certes, certaines affaires ont servi entretemps, bien sûr. N'empêche que je ressens fortement l'impression de tourner en rond, le poids et l'aliénation de la possession des choses. Non pas la «richesse», mais tout le contraire de la «liberté» de celui qui n'a rien. Je met ces termes entre parenthèses puisque je ne dénigre pas l'abondance de ceux qui ont tout, ou le dépouillement de ceux qui n'ont rien. Je ne débat pas le sens moral des choses, mais je jongle tout simplement sur mes notions bouddhiques de ce qui est du matériel et de l'immatériel.

Sur ce, je vais raconter une anecdote. Lui et moi éprouvent de la satisfaction à recycler ce que les autres rejettent. L'autre jour, j'ai ramassé une table de nuit en bois véritable que fils premier utilise maintenant. Il y a deux semaines, en sortant du cocon, je rescapais ce store en bambou qu'un voisin mettait au rebut. Je l'ai pris pour me faire un coin plus privé sur le balcon de la chambre. Évidemment, s'il était défectueux ou boiteux, je l'aurai remis au rebut. La semaine d'après, lui a trouvé sur le trottoir, au même endroit, deux autres stores de bambou, qu'il a ramassé et soigneusement rangé sur l'étagère du haut, dans le garage.

Mais aussi, ce matin, j'ai transporté ce qui reste des légos des enfants, des souliers qu'une copine des fils a abandonnés, des dictionnaires qu'une autre a laissés aussi, ainsi qu'un assortiment bigarré de trucs, jusqu'au Coffre aux trésors du Chaînon. Qui sait si d'ici quelque temps, les deux stores de bambou n'irons pas au même endroit, s'il s'avère qu'aucun de nos enfants ne les utilisent?

Aujourd'hui, lui a entrepris le nettoyage des fenêtres pendant que je lavais les moustiquaires, en attendant que Recyc-Frigo vienne chercher le vieux congélateur. Le tapis de la salle à manger s'avère très adéquat, celui du bureau est trop petit. Je vais l'échanger pour un plus grand, de même motif, en espérant qu'il ne sera pas trop grand! Le petit sofa-lit est revenu de rembourrage et j'espère lui trouvé une petite place. Hors de question de le relaisser au garage, mais il faut vite retrouver ses quatre petites pattes.

Ce soir, je suis un peu découragée de ... cette extraction de dent qui s'étire mais ... la patience est une vertu bouddhiste aussi. Alors, du calme! Essayons d'apprécier la marche lente du ... pingouin ... zen!

hier consulter les archives demain

retour à la page principale

--> 1