04 mars 2006
La grenouille et le buffle

Je me sens bien, très bien. Je ne sais pas si ce sont les deux heures d'écoute de la pratique d'hier soir qui y sont pour quelque chose. Ce ne sont pas que des exercices mais aussi toute une philosophie de vie qui se dessine. Moi qui est fascinée par des personnalités de moine, non pas que de vieux moines qui respirent la sagesse, mais aussi de jeunes moines qui transpirent la simplicité. La grenouille et le buffle sont deux noms donnés à deux figures de taï chi que j'ai apprises aujourd'hui. J'ai beaucoup aimé l'imagerie expliquée par le moine. Déjà je fais une grenouille malhabile mais un buffle assez convaincant je dirai ...

Ce matin, en attendant mon mari qui est à ses rendez-vous, alors que nous avons prévu partir à La Dolphine en début d'après-midi, je me suis mise à mettre de l'ordre sur mon bureau, à planifier les temps qui viennent. En même temps, il me semble que tout se place dans ma tête, sur mon enlignement et mes priorités. Je bouge, j'avance mes affaires ménagères, je prépare ce que je vais amener à la campagne. Je mijote un petit plat. Il y a comme un plaisir tranquille dans l'air. Tant et si bien qu'en après-midi, nous avons failli ne pas partir, puisque nous sommes bien dans nos petits souliers. Imaginez que j'ai même relancé des dossiers, comme si je lance un paquet de cartes en l'air pour voir où elles retomberont.

Nous sommes partis vers 15h. Le soleil est encore haut, la neige à la campagne, avec une petite croûte qui a fondu au soleil joyeux, ressemble à la meringue sur un immense gâteau. À La Dolphine, surprise, le beau-frère qui a pris la maison avec ses deux fils pour faire du ski il y a deux jours, est encore sur les lieux. Ils mangeaient leurs dernières réserves de nourriture, l'aspirateur est étalé de tout son long au salon, tout comme ses fils. L'occasion est belle pour manger ensemble et discuter un peu, lui qui est toujours si pessimiste sur l'avenir du monde, et mon mari qui est tout le contraire.

Après leur départ, nous avons enfin vu le film C.R.A.Z.Y.. Mon mari y retrouve les reflets de son enfance et moi je trouve les anciennes photos de ma belle famille littéralement en cinématoscope. Si mes fils ont la moindre curiosité sur leurs racines paternelles, je pourrai leur conseiller de voir ce film.

Ensuite je prend le cinéma-maison pour refaire mes deux heures d'écoute d'hier soir, cette fois-ci en prenant des notes. La deuxième heure fut moins bien, mon mari restant là à me regarder avant d'aller se coucher enfin. Dans la nuit profonde, je reste seule à contempler le feu crépitant. Je commence à lire «Un barrage contre le Pacifique» de Marguerite Duras.

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