20 février 2006
Entre Los Angeles et San Diego, little Saïgon ... 
Je ne sais pas comment je vais pouvoir vous raconter les derniers jours. Ma visite à Los Angeles n'a rien à voir avec une visite touristique, rien à voir avec la côte californienne, mais beaucoup en rapport avec les rivages intérieures, peuplés de souvenirs, entremêlés de réalités grises et froides. J'ai beaucoup ri, pas du tout pleuré, même pas attendri. Mais j'ai apprécié bien sûr, à sa juste mesure, des retrouvailles avec des personnes et des personnages. J'ai joué mon rôle très véridique de visiteuse venant de plus loin, de facilitatrice des bons rapports entre individus de même «alma mater» mais d'horizons si différents que les racines lointaines suffisent pour le moment mais que la parcelle d'avenir commun dépend de plusieurs volontés si disparates. Avec cette introduction, vous allez dire que je n'ai pas aimé ... Mais non, c'est plus complexe que ça!
Jeudi le 16, je me suis envolée tôt, prête pour le voyage mais sans excitation. Je n'ai pas eu le temps de me préparer à l'atterrissage, déjà, je suis nez à nez avec l'amie qui doit venir me chercher. Reprendre contact avec une amie d'enfance oubliée depuis près de quarante ans, tout en déjeunant et en visitant les abords du Getty Center, vous comprendrez que la visite fut sommaire et l'appréciation des lieux approximative.
Jeudi soir, une petite rencontre d'avant-garde avec deux autres amies, l'une est conférencière internationnale l'autre est la même «mauvaise» langue et le même front têtu des bancs de l'école. Puis je rentre chez ma cousine pour la nuit, après avoir visité l'autre cousine et sa mère. Voilà tout pour mes devoirs familiaux.
Vendredi matin, petit-déjeuner avec la cousine et l'amie avant de remonter l'autoroute 405 jusqu'aux «Universal Studios». Jour pluvieux, visite d'un oeil de ma part puisque ce sont les billets achetés d'avance par l'amie qui m'y amène. Terminator en 3D, effigies de Kingkong et de Shredd et une tournée des studios, sans plus. Nous allons redescendre la 405 de nouveau dans l'embouteillage pour revenir à Santa Ana, où se trouve le «Little Saïgon». Des kilomètres de rues aux enseignes écrites en vietnamien et ... des restaurants bien sûr. Au soir, autour d'une table, j'ai retrouvé neuf amis, six femmes et trois hommes. Parler, rire, manger. Des souvenirs et des projets. Celui-ci, mon ancien voisin, médecin prospère, celles-là qui sont jumelles et je ne l'ai appris que maintenant. Je les ai tous invités à Montréal, vous savez, pour avril!
Samedi le 18, jour de mon anniversaire, nous sommes allés à San Diego, chez une autre amie que j'ai déjà revue en août dernier, en Virginie. La 405 vers le sud est bordée de dunes et de crêtes montagneuses, avec des maisons en bordures, comme de la dentelle. Je me met à rêver d'y revenir pour de vraies vacances. Parler, rire, manger et chanter tout l'après-midi jusqu'au soir, dans cette jolie maison nichée en flanc de montagne. Retour à Los Angeles, dans le noir, en nous perdant un peu, entre fatigue et surdose de camaraderie. Franchement, j'ai hâte de rentrer.
Il faut dire que, par loyauté pour l'amie qui m'a servi de chauffeur dès le premier jour, j'ai passé deux nuits chez elle, une maison vieille et sale, plus que modeste. Je ne me suis pas lavée pendant deux jours, pour tout vous dire. Et j'ai gelé chaque nuit ...
Dimanche matin, j'étais tôt à l'aéroport, y dépensant plus que ce que j'avais dépensé pendant les trois jours précédents. Des t-shirts pour les fils, du Bailey's au père. Dans l'avion j'ai plutôt dormi, négligeant mon manuel de chinois. Je suis arrivée crevée, la tête trop pleine, ne sachant pas si je répond vrai quand je dis que j'ai fait un beau voyage. J'ai besoin de décanter.
Aujourd'hui, j'atterris doucement dans le quotidien. Au plus vite, je révise mon chinois. Pas assez révisé bien sûr puisque l'examen est loin d'être parfait en après-midi. Déjà, deux copains m'appellent pour des nouvelles de vive voix. Déjà, des projets de voyages. Peut-être que nous serons au Viêt-Nam avant la fin de l'année. Mais nous en reparlerons ...
hier 
consulter les archives
demain 
