19 décembre 2005
Au forceps!

Hier dimanche, je me suis tenue toute tranquille au perchoir. Quoique mes doigts se sont agités sur le clavier pour le forum des anciens de ma promo de lycée et pour des mails comme toujours, des va-et-vient importants sur le coup mais éphémères somme toute. Dans le journal ce matin, il y a cette chronique de Pierre Foglia qui raconte la correspondance d'un couple, dans les années 20. Combien des mails d'hier matin survivront à l'épreuve du temps, et pour combien de temps? Quelques heures, quelques mois? Le temps d'un clic? Tout comme ce journal en ligne qui existe depuis six ans et demie mais qui se perdra dès que j'arrête le cliquetis du clavier. Pendant ce temps-là, des journaux imprimés et jaunis, célèbres et inconnus, continueront à orner des rayons de bibliothèque, peut-être pas éternellement, mais quand même, pour un certain temps ...

Hier après-midi, je me suis même mise au lit pendant quelques heures. L'idée est de tout simplement profiter du temps qui passe, voir les minutes s'égréner sur le petite réveil, tout en regardant passer quelques bribes de films. Nous devions partir à La Dolphine, mais le rendez-vous de mon mari s'étirait jusqu'à ce que je me suis décidée à préparer le souper pour les fils. Malgré le repos, ou peut-être à cause du recul, j'ai encore moins apprécié ce repas vite avalé pendant lequel les fils, et leur père, échangent très superficiellement sur ce que je qualifie de futile. Et cette manière de détournement de la conversation en blaguant, question de tout banaliser d'un ton désinvolte. C'est plus que agaçant.

Nous avions fini par partir. J'étais un peu triste, un peu maussade. Là-bas, dans ma maison du Nord, il a fallu quelque temps avant que je finisse par déposer cette tristesse quelque peu.

Aujourd'hui, matin tranquille. Je me demande comment et quand je pourrai venir passer plusieurs jours dans ma maison. Des jours à moi, non pas des jours pour recevoir encore, familles et amis.

Retour en ville vers midi. Arrêt au supermarché pour un premier chargement de victuailles. La dinde pour recevoir le frère de mon mari. Beaucoup de plats cuisinés pour que les fils se débrouillent. Des friandises auxquelles mon mari ne peut résister. Aussi, une douzaine de modèles de voitures, format de collection, auxquelles il ne résiste pas non plus. Et il veut les donner en cadeau aux neveux et nièces, alors que j'avais décidé de ne pas donner de cadeaux futiles. Je n'ai pas voulu protester énergiquement, mais je lui ai dit de me dissocier de son geste. J'espère qu'il ne compte pas sur moi pour les emballer! En voiture, je lui ai redis de ne pas faire pression sur moi pour des cadeaux de dernière minute ou pour me faire sentir mal.

Ce soir j'ai cuisiné un plat de nouilles aux oeufs sautées. Une cliente-amie vient souper avant de discuter affaires. Je suis toujours d'humeur maussade. C'est terrible de devoir se recomposer une tête, passer au travers d'un repas, tenir le fil des idées, aboutir à des signatures de contrat. Ce fut une torture.

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