01 mai 2005
Un plat de tripes!

Aujourd'hui, j'ai relu à quelques reprises ce que j'avais écrit hier. Une entrée dense ou chaque paragraphe aurait pu être quelques pages entières sorties de mes tripes. Mais je n'ai pas le temps mental d'étaler mes tripes. Alors j'ai fait du "reportage" des faits et des gestes et du tordage de tripes. Mais enfin ...

J'ai travaillé cet après-midi, sans cette préparation mentale à un état de mobilisation intérieure. Rien dans la tête, tout dans le ventre, en fait. Ce ventre qui mobilise encore des spasmes, et qui pleurniche et qui s'épanche encore. Je vacille, j'ai froid. J'attend le moment propice pour avaler ces gros comprimés bleus. Demain peut-être. Pas trop tôt pour que les caprices de mon ventre puissent s'accomplir, pas trop tard pour que ces caprices ne vident pas trop mes réserves d'hémoglobine.

Souper familial chez ma soeur. J'ai forcé l'accent joyeux. Dans l'air, un fond de tranquilité, ou de non-dit. Beaucoup d'histoires personnelles cèdent le pas à une bonhomie clanique. Et les plus jeunes enfants reçoivent toute l'attention. Et les plus vieux des enfants, vers l'âge adulte, rentrent dans les rangs de l'anonymat, ni adulte ni enfant pour la génération précédente. Une sorte d'anonymat qui n'est rompue que lors de coups d'éclat, brillants ou lamentables. Ils attendent, sans trop attendre, j'espère pour eux, leur tour un jour, quand une génération ou deux se passeront, pour prendre place eux aussi à leur bout de table, présidant ou témoignant ... du temps qui passe, de ce qui change ou ne changera jamais: la nature humaine.

Je lis en ce moment le "Journal d'un enlèvement" de Gabriel Garcia Marquez. Ce n'est pas de tout repos. J'ai aussi commencé les "Notes de chevet" de Sei Shônagon. Entre la Colombie du narcodollar et le Japon du 11è siècle, il y a un monde de différences, ou de régression, si je peux me permettre. À moi de trouver un sens à tous ces mondes, et un dénominateur commun à la nature humaine.

Ce soir, mon amie de Québec me dit que si je prend des hormones synthétiques mes humeurs s'égaliseront. Mis à part le fait que les médecins évitent d'en prescrire aujourd'hui, je me demande si je ne peux pas plutôt mettre à profit cette extrême sensibilité et ce sens critique aigu ailleurs que sur le dos de ceux qui m'entourent. Sans oublier que j'en suis la première victime.

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