16 avril 2005
Un jour moins fluide

Hier, un jour difficile. Non pas dans les faits, mais dans le chaos perceptif. Un seul rendez-vous dans la journée, plusieurs coups de fil. Les fils sont partout, sauf au bercail. Je ne leur reproche rien, sauf que j'ai retrouvé le vertige du "empty nester". À la fin du jour, j'entraine mon mari vers un magasin à grande surface pour me divertir. Tiens, un luminaire parfait pour la salle à manger de La Dolphine. Vendu! Tiens, un faux moitié de baril en résine comme jardinière d'extérieur parfait pour là où je le voulais. Vendu!

Même avec mon mari, on dirait que nous essayons tous les deux de passer par une même porte un peu étroite. Forcément quelques broutilles de friction. Un mot de trop, un petit air réprobateur, de l'un ou de l'autre, et voilà que le ton monte ou que l'air se distend. Il y a de ces jours où les personnalités s'endurent et les personnes ne se comprennent plus, sauf que le décor et le contexte sont les mêmes et que l'on se trouve très mauvais acteur. Et que l'on accuse l'autre de mauvaise foi, ou de bourrique ou de n'importe quoi qui nous passe par la tête.

Hier soir, à peine revenus du Réno Dépôt, nous décidons de partir à La Dolphine tard en soirée. Même dans notre décor de prédilection, ça argumente toujours, comme deux mules! Mais hier soir, je me suis couchée très tard pour reprendre le tricot que j'ai délaissé depuis plus d'un an. Maille à l'endroit, à l'envers, qu'importe, chaque maille comme une gambade allègre dans un pré sans clôture. Tricoter comme pour m'évader. Mon motif torsadé s'allonge comme si je tresse la corde que j'ai lancé là, par-dessus le rebord de l'ouverture qui m'amènera ailleurs.

Heureusement, chaque matin qui se lève est une chance de rédemption. Temps magnifique. Sur la terrasse, la neige a beaucoup fondu, mais la couche de fond, épaisse d'à peu près trente centimètres est une couche de glace que la pelle ne peut déloger. Mon mari s'y attaque à la hache! Dans la maison, nous passons l'aspirateur et déplaçons quelques meubles. C'était presque tabou hier soir. Changer les meubles de place c'était comme si l'on porte atteinte à son intégrité. Aujourd'hui, il respire mieux ...

Même, je l'ai entrainé dans une galerie de peinture et encadrement à St-Sauveur. Nous en sommes ressortis avec trois reproductions pour certains murs encore dégarnis. D'une pépinière des environs, nous avons trouvé deux pierres plates pour pratiquer deux marches dans le talus de la cour arrière. Mais je n'ai rien trouvé encore pour servir de socle à la statue de Bouddha qui sera installée dehors.

La journée s'est vite passée, sinon allègrement, du moins paisiblement. Vaquer à nos occupations d'intérieur. Bavarder avec des voisins. Recevoir par une bière fraiche l'entrepreneur qui doit finir encore quelques travaux dans la maison. Souper avec des ailes de poulet au four et des fèves au lard et à la melasse, puisque c'est tout ce que nous avons trouvé à manger.

Ce soir, nous sommes revenus en ville, même si les fils n'ont toujours pas besoin de nous ... Je retrouve le clavier et lui la télé. Ensuite, je pense que je vais encore tricoter ou ... travailler un peu.

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