16 mars 2005
Cassures

Le rythme accéléré des derniers jours se casse. Tant mieux ou tant pis, je ne suis pas encore certaine. Mon agenda se réorganise à force de coups de fil. Le fleuve rouge m'épuise, alors que j'essaie de le contenir par ces grosses pilules bleues. Je suis sans force ...

Mon mari m'amène à ce rendez-vous pour vérifier mes yeux. Je recommande les mêmes montures de lunettes. Je n'ai pas l'énergie de fouiller pour chercher une autre monture, un autre style. J'ai rencontré quelqu'un que je n'ai pas vu depuis quinze ans. C'est lui qui m'a reconnue. "Tu n'as pas changé, toujours le même grand sourire", il a dit. Mes malaises sont internes, mes cassures aussi.

Lunch à midi, avec mes fils grévistes. Deux omelettes aux champignons. Moment paisible. Puis ils partent au centre-ville rejoindre la manifestation. Vingt milles jeunes devant le bureau du premier ministre. Deux cent trente milles grévistes au Québec. Cassure qui devient fossé entre ce gouvernement et ses gouvernés.

Je m'extirpe du lit. Mon bon mari m'amène encore, puisque je suis sans force. Je reprend mon gros manteau, j'ai froid. À ce rendez-vous, des gens expéditifs, heureusement. À l'autre rendez-vous, nous attendons en vain. Retour vers le perchoir où je me réinstalle au lit.

Ce soir, conférence téléphonique pour mes affaires collectives. Par mail, j'apprend que mon amie du Viêt-Nam s'est cassée le bras. Alors je réalise que je préfère ma cassure à la sienne.

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