27 mars 2004
Perchoir de monde
C'est simple: mon monde s'est rétréci au perchoir pour la journée et j'en suis courbaturée! Le matin je pars faire un tour de cueillette: crêpes de riz fourrées à la viande, gâteau blanc à l'étuvée fourré à la viande aussi, feuilletés à la viande toujours, en fait tout ce qui compose un pique-nique à saveur très vietnamienne, sans oublier ces petits pouddings au riz gluant et haricots doliques à oeil noir, nappés d'une sauce de lait de coco. C'est que j'ai invité presque tout le clan et la famille du cousin. Comme le perchoir est trop petit pour contenir tout le monde en même temps sans perdre le contrôle de la situation, j'ai décidé de tout mettre sur la table pour que tout le monde se serve à l'heure qu'ils veulent, au fur et à mesure de leur arrivée. Le plan a très bien marché!
Ma soeur est là, avec son fils (elle va sécher son cours à l'université, en après-midi! elle est bien mieux au perchoir, à discutailler sur tous les sujets). Mon autre soeur arrive avec son fils et son mari, suivi du cousin, de sa femme et de ses quatre filles. Les deux petites-filles commencent par pleurer un peu, avant d'investir ma fontaine d'eau, fouillant pour d'hypothétiques poissons, se barbouillant le visage au passage, avant de cueillir mes fleurs, forcer la manette de la chasse d'eau, se mirant dans cuvette heureusement toute propre!. Quand elles ont voulu dévisser le sucrier, je suis devenue ferme. Il était temps! Comme les petites faisaient la pluie et le beau temps là-bas avec la nounou, aidée de la cuisinière, les deux n'osant les laisser pleurer, elles n'ont pas été disciplinées. Mon frère, sa femme et ses enfants viennent compléter le tableau. Tout le monde mange joyeusement.
Des moments de discussions intenses, sur le choix de l'école de l'adolescente, mais aussi, est-ce qu'elle doit retourner là-bas dans trois jours pour terminer son brevet à l'école française avant de revenir pour terminer son secondaire au système québécois l'an prochain. Ou bien, restera-t-elle tout de suite pour se mettre dans le bain d'une école pour mieux être d'aplomb l'an prochain? Mais aussi l'autre discussion: mon cousin trouvant l'appartement que je lui a loué trop petit, doit-il chercher autre chose tout de suite ou se contenter pour un an ou deux?
Nous étions comme dans un conseil de bande. Le tour de table fut même instauré pour que chacun puisse émettre son opinion. On peut dire que le cousin et sa femme en ont assez entendu pour se faire une opinion, mais je ne sais pas encore si ce fonctionnement en conseil de bande soit confortable pour tous. Qu'en est-il de sujets beaucoup plus délicats encore?
Fin d'après-midi, le cousin et sa famille s'en va. L'autre frère et sa famille s'en vient, avec mes parents. Les jeunes de 12 à 17 ans partent à la patinoire alors qu'une de mes soeurs va au marché, ramène des côtelettes que son mari marine et que le mien grille au barbecue. Avec une grosse salade et une casserole de riz, nous voilà de nouveau attablés. Discussions toujours énergiques. Pendant que le lave-vaisselle s'éreinte pour la deuxième fois. Moi aussi. Entre temps, mon mari rentre et sort de la maison, entre des clients et la famille, il fait la navette. Si bien que ce soir, nous sommes crevés tous les deux.
Les fils reviennent un à la fois, me réveillant à tout coup. Je me met au clavier, retourne au lit, me relève. La nuit sera courte et le jour trop long demain ...
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