23 février 2004
Reprendre pied

Il me semble avoir rêvé longuement: je voulais retourner à l'université, pour un cours de botanique ou de sciences naturelles, mais je ne trouvais pas le bureau des admissions, et je déambulais interminablement dans des couloirs, montant et descendant d'interminables escaliers. Il y avait du monde, beaucoup de monde, mais personne pour m'indiquer le chemin correctement.

Ce n'est pas la première fois que je fais ce rêve. J'avais déjà rêvé retourner à l'université pour étudier pour un programme ou quelque chose d'inachevé ou de mal fait, et que je veux parfaire. Quelque chose que je ne peux me résoudre à tourner le dos ...

Quand j'ai raconté le rêve à mon mari, il me dit: "Tu veux me dire que tu y retournes, là? Pour un doctorat?" Non, je ne crois pas. Mais il y a sûrement quelque chose d'inachevé là ... Si jamais je retourne aux études, ce ne sera pas pour pousser plus loin encore la gestion des affaires, mais peut-être gestion urbaine, ou études littéraires, ou sociologiques. Si nous vivons longtemps, nous avons bien des années devant nous à n'étudier que pour nous faire plaisir!

Il a fallu que je freine avant-hier, pour traverser une autre journée de flottement, avant de reprendre enfin quelques semblants de vie normale. Comme arroser les orchidées, faire sauter les légumes avec des filets de boeuf pour manger ce midi, soigner un repas pour ce soir, faire quelques commissions. Le tout dans un état d'esprit de retour à l'essentiel, comme si ce que j'ai vécu les dernières semaines est une sorte d'entonnoir vers un précipice. Oui, le précipice du mal-manger, de l'excès, de mon lancer corps et esprit vers une productivité vers laquelle je me dois, vers laquelle je consens à regret!

Mes pensées fécondes m'emportent parfois comme les flots puissants descendant de quelque part, vers nulle part. On me disait que mon statut de travailleur autonome me nuit parfois, puisque je suis trop libre de faire ce que je veux avec mes énergies (sous-entendant bien sûr que je gagnerai à être salariée de quelque part). Aujourd'hui, en entourant mon mari de mes bras, je me suis sentie comme enlaçant ce grand tronc d'arbre sur lequel on s'accroche, en descendant les rapides. Lui ne se pose jamais de question, faisant ce qu'il faut faire quand il faut le faire, en bougonnant parfois. Il descend les rapides avec les outils technologiques qui lui servent de pagaies. Moi qui lui pointe toujours vers mille et une choses qui apparaissent et disparaissent le long du rivage, des deux côtés du courant. Heureusement que je touche le fond parfois, pour y prendre pied, non pas pour s'y caler!

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