06 juillet 2000
Dans le parc

Hier, la journée a commencé à tâtons mais terminé de façon plus que satisfaisante. Pour commencer la journée, la question qui devient routinière: allons-nous dans notre deuxième chez-nous aujourd'hui? Si oui, qui veut aller? Si non, qu'est-ce qu'on fait à la place?

Les garçons ont donc tergiversé toute la journée. Il faut croire qu'ils sont bien dans leurs affaires, que ce soit dans le premier ou le deuxième chez-soi. La question est donc de s'extirper de ses pantoufles, faire une heure de route et s'incruster dans ses autres pantoufles! Le fait qu'ils n'en ont pas (de pantoufle) ne change rien à l'histoire, ils quittent leur jeux d'ordinateurs, leurs émissions télévisées, leur possibilité d'aller à la Ronde pour retrouver le lac, leur pneumatique, les parties de Scrabble, le feu de camp et les guimauves ... C'est à nous donc, de trouver une séquence dans nos rendez-vous d'affaires, une éclaircie assez sérieuse pour que cela vaille la peine de partir. Enfin, après une séance de cinéma manquée (nous étions partis trop tard, la réfection des routes nous causant un détour et un bouchon, en plus!), un déplacement de rendez-vous de mon mari et un déblocage heureux dans une négociation pour ma part, nous avons réussi à dégager ... vingt-quatre heures! Non sans avoir passé une heure et demie avec l'orchestre symphonique de Montréal, dans un parc de la ville! C'était un merveilleux prélude aux vingt-quatre heures du Nord!

L'orchestre au complet était en t-shirt, pour leur performance en plein air, y compris le maestro Charles Dutoit. Nous étions assis dans les rangées VIP grâce à ma soeur la commissaire industrielle! Les garçons faisaient des boutades gentillement sur le fait d'aller au parc (se sentent-ils déjà si loin de l'enfance?), écouter de la musique classique en plus! Mais ils ont suivi gracieusement ... Les scouts ont pris place plus loin, en plaisantant sur le fait qu'ils vont se sauver pour aller attendre dans la voiture! Quant à moi, j'étais aux oiseaux: la main droite sur le dos de mon garçon trop tendre, la main gauche sur l'intérieur de la cuisse de mon époux, les oreilles inondées de belle musique, la nuque renversée, les yeux grands ouverts devant le tableau des nuages qui se forment et se dissolvent dans le ciel. De temps en temps, un grand oiseau d'acier traverse un coin de ma toile céleste, sans vraiment déranger, parce que les bruits stridents qu'il fait (enfin, j'imagine qu'il fait!) ne nous parviennent pas.

Le coeur palpitant, les yeux humides et le sourire fendu jusqu'aux oreilles, j'étais partie ensuite avec mes quatres hommes, le grand et les trois petits, comme ça, sans bagage, directement vers les Laurentides.

Aujourd'hui, mes vingt-quatres heures de répit bien entamées et intactes, nous avons profité du soleil et de la paix. Cet après-midi, laissant les garçons à leurs jeux (y compris une partie de cache-cache, l'enfance n'est donc pas si loin ...), nous sommes partis jusqu'au Mont-Tremblant faire les touristes! Le paysage environnant ne déçoit pas, les complexes hôteliers sont tel que promis dans les brochures de marketing, les touristes aussi, comme de bons figurants ... Au retour de la ville, les vingt-quatres heures de relâche tirent à leur fin. Dans le courrier, une lettre d'Expresspost annonçant quelque confrontation à venir, me rend de mauvaise humeur. Je me précipite sur mes écrits pour tenter de me distraire ... Vais-je mal dormir encore? En tout cas, ce ne sera pas à cause de la chaleur ...

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