21 février 2000 Chevaucher le tigre
Hier, nous étions attablés avec une amie, mon mari a emprunté de nouveau cette expression, "chevaucher le tigre", pour qualifier notre nouvelle aventure d'aubergistes amateurs. Cela m'a surprise passablement, quoique l'expression sonnait tout beau dans sa bouche. Le tigre, il y a douze ans, c'était une grosse compagnie dans laquelle nous avons misé notre chemise et toutes nos énergies! Quand cela a mal tourné, il faut bien assumer les implications financières et autre. À ce moment-là, j'avais expliqué à mon mari, cette expression de chez nous, pour qualifier la situation: Nous avons monté sur le dos d'un tigre, il s'agit maintenant de s'y cramponner, parce que si nous nous laissons tomber, le tigre va nous bouffer tout rond! Nous avons donc chevauché le tigre pendant quelques cinq ans ... Il ne nous a pas bouffé, mais installé un réflexe de survie que je qualifierai de néfaste parce que nous nous sommes mis à vivre en visant la ligne de flottaison ... Ce qui est très courte comme vision d'avenir. Il a fallu se secouer, se reconditionner pour aujourd'hui pouvoir lever la tête, redresser les épaules et planifier notre lendemain. Par contre, en planifiant pour plus tard, on vit moins sereinement le présent. Où se trouve le point d'équilibre? Bref, la preuve du traumatisme du passé, c'est le fait de voir en un tigre, cette petite maison du Nord qui ne coûte en fin de compte pas grand-chose même si on ne la loue pas ...
De mon côté, ce n'est pas le spectre d'un tigre mais l'ombre d'un revenant qui m'a fait un cauchemar! À l'épicerie, nous nous sommes trouvés face à face avec une personne que j'avais beaucoup appréciée il y a quinze ans. Elle était présente dans les parages du tigre, avant la terrible chevauchée. Le même soir, j'ai rêvé une grande histoire dans laquelle plusieurs revenants figuraient. Il n'y a pas eu de drame dans l'histoire, mais quand je me suis réveillée, c'était comme si je sortais d'un cauchemar, avec sueurs froides, raideur dans le cou, soif intense et mal de tête!
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