19 mai 1999 Ménage ou déménage?
Demain quelqu'un vient chercher trois caisses de livres que j'ai données à un bazar. Je ne me rappelle pas d'avoir jamais donné ou jeté un livre, avant aujourd'hui. Sauf donner un neuf en cadeau, à l'occasion, bien sûr! En quittant précipitamment il y a 24 ans, j'avais abandonné quelques centaines de livres à leur sort, la plupart dans leur coffrets de protection bricolés de mes mains, en carton souple, découpé et collé avec du riz. Vous savez, du riz blanc cuit. Vous prenez quelques grains de riz, de préférence chauds, vous les posez sur le papier et vous les écrasez en les étirant et en les pressant sur la surface à coller. Et voilà, c'est aussi bon que la colle blanche!
Le ménage dans mes caisses de livres s'est passé simplement, sans la valse des "oh non, celui-ci je le garde! celui-là, je veux le relire avant!"... J'aurai dû me décider plus tôt, pour l'amour des bras de mon mari qui a déménagé une quinzaine de caisses une bonne demi-douzaine de fois. Pendant la dernière, je l'ai surpris à grommeler: "les connaissances, on peut bien dire qu'elle les "possède"!"
Je suis toujours acheteuse compulsive de livres. Il y a 20 ans, c'était pour remplacer ceux que j'ai dû laisser. Il y 10 ans, c'était pour faire une bibliothèque idéale, avec maintes incursions dans les histoires réelles ou fictives de la vie des autres. Maintenant, ce sont plutôt des sujets d'intérêts divers. De la spiritualité au marketing, du taoisme au leadership. Je sais, on trouve tout dans l'internet, l'accès infini aux connaissances sans propriété. Mais je me plaîs encore à la possession des livres. Ouvrir un livre neuf comme poser les pieds sur une plage inconnue!...
Bref, je suis en train de déballer TOUS mes livres et de dire à mon mari que nous ne déménagerons plus (je n'ai pas été assez affirmative pour ajouter "jamais"!)
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